mardi 27 mars 2012

Venise

Dernière escale de notre périple à bord du World : Venise.

Dès l’aube, nous montons sur le pont supérieur pour assister au spectacle qu’on dit grandiose de l’entrée par le Grand canal. Grande est notre déception, il pleut à boire debout, une brume à couper au couteau nous cache toute vue et il vente à écorner les bœufs.

Me vient à l’esprit la chanson d’Aznavour : Que c’est triste Venise…

Mais nos amours ne sont pas mortes… Nous ne pouvons tout de même pas rater la Sérénissime. Une fois notre navire à quai, nous revêtons imperméables et courage, prenons un vaporetto qui nous conduit tous les quatre (1) près de la place Saint-Marc.

La place est déjà noire de monde. Nous nous frayons un chemin parmi la forêt de parapluies et entrons dans la Basilique dédiée à l’évangéliste Marc. Sa décoration de marbres polychromes et ses mosaïques byzantines nous éblouissent. À la sortie de ce lieu saint, toujours la putain de pluie. Nous faisons la queue pour le Palais des Doges. Je cherche en vain des points de repères. J’y suis pourtant venue il y a vingt ans. L’escalier d’or ravive mon souvenir. Je retrouve l’opulence des doges. À la sortie, un soleil radieux.

Nous nous attardons sur la Piazzetta San Marco. Le campanile disparaît derrière des échafaudages mais les lions dorés et les pigeons sont bien présents.

Sous les arcades de la place nous ne pouvons résister à l’achat des souvenirs. Pourquoi pas des bijoux en verre de Murano pour nos petites-filles? L’enthousiasme nous conduit même à acheter certaines étrennes pour Noël.

Claude, éternel romantique, tient absolument à aller au café Florian. L’endroit est complet. Nous en faisons le tour cependant, saluons le chinois qui a vu tant d’amants réunis à ses pieds. Nous quittons le café pour nous perdre dans la ville aux mille merveilles.

Dans une ruelle un petit bistro sympathique nous attire. C’est le patron qui nous accueille avec sa bonne humeur. Nous nous attablons. Deux bonnes heures d’allégresse. Pâtes et chianti au menu.

Dernier tour de piste à travers ponts, venelles et canaux. Un galeriste bavard nous invite. Il expose d’intéressantes œuvres contemporaines. Il parle français. Nous avons droit à une diatribe passionnée de sa part sur les magouilles de l’administration municipale, sur la durée interminable de certaines rénovations dont les échafaudages et les bâches cachent aux touristes les monuments de la ville. « Vous avez vu cette toile publicitaire qui cache le pont des soupirs? Elle est là depuis trois ans! L’annonceur est un ami du maire. » À croire qu’en apprenant le français à Paris il a appris à ronchonner comme un parisien.

Le temps passe. Le soir tombe. Venise commence à fermer ses portes à notre trop courte visite. Il faut rentrer.

Nous nous dirigeons vers notre vaporetto. Dernier salut à San Marco. Devant la Pietà quelques notes de Vivaldi. Il y a concert ce soir. Nous quittons Venise illuminée. Nos regrets aux Canaletto, Titien, Tintoret, Véronèse et autres que nous n’avons pas eu le temps d’admirer. Une autre fois peut-être ?

Pour l’heure, il faut boucler les valises. Tôt demain, départ vers l’aéroport Marco Polo.

(1) L’escale à Venise est du 7 octobre 2011. Claude et moi avons fait ce périple en Méditerranée à bord du World avec ma belle-sœur Michèle et son mari Yves.

mardi 20 mars 2012

Des souvenirs et des chapelets

Ma curiosité d’entendre mon grand-père raconter ses exploits me poussait à lui tenir souvent compagnie en cet été de mes 12 ans. Je saisissais toutes les occasions pour le rejoindre dans ses marches ou encore dans la chapelle familiale où il se tenait souvent, au risque de subir la corvée de réciter un chapelet avec lui.(1)

Je le ramène un jour à son voyage de 1921 en Europe. Il aimait en parler. Il sentait aussi mon intérêt illimité à ce propos.

Je suis embarqué à Québec sur le transatlantique « Canada ». Je partageais une cabine avec mon ami Sixte Bouchard (2) de Métabetchouan. La traversée fut houleuse. Nous sommes débarqués à Liverpool d’où un train nous amena à Londres. Je n’avais jamais vu une si grande ville.

Qu’est-ce que vous avez fait à Londres ?

Nous avons vu la Tamise, visité le Parlement, le palais de Buckingham, l’abbaye de Westminster, une ancienne église catholique devenue protestante à cause du roi Henri VIII qui a changé de religion parce que le pape lui avait refusé l’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon.

Est-ce lui qu’on a surnommé « Barbe bleue » ?

Oui, à cause de sa cruauté envers ses femmes. Sans cœur, il fit décapiter Catherine et plusieurs autres dans la cour de la Tour de Londres. Des atrocités! J’ai vu les lieux où ça s’est passé, ma p’tite fille.

Après Londres où êtes-vous allé ?

En France que nous avons traversée de bord en bord.

En évoquant la France ses yeux s’embrouillent tant il est ému.

La France est le plus beau pays du monde et les français sont d’une amabilité sans pareille. Ils ont du cœur et du bon sens. Ils sont très connaissants et reconnaissants de ce que nous avons fait pour eux pendant la guerre de 1914-1918.

Parlez-moi de la France.

D’abord Paris. Nous l’avons parcouru en auto et à pied. Il y a grand nombre de jolis ponts sur la Seine. Nous avons visité des églises, des musées, des monuments. J’ai vu dans cette ville plus de monde qu’il y a de maringouins à Koushpegan. Les femmes sont très élégantes. Ensuite ce fut Reims où nous avons vu en passant les ruines de la guerre, Tours, Bordeaux, Pau, Lourdes, Carcassonne, Nîmes, Marseille, Cannes, Nice, Monaco.

Vous avez dû bien manger en France ?

Oui c’est certain. La table en France est moins chargée de viande que chez nous. Il y a plus de légumes et de fruits. Pas de lait, pas de thé, mais du vin en quantité.

Qu’est-ce qui vient après Monaco ?

L’Italie. Mais on en reparlera une autre fois car je dois réciter mes chapelets. Pendant que tu es là pourquoi tu n’en dirais pas un avec moi ? Ça m’avancerait.(1)

* * *


Lors d’une autre promenade je reviens sur son grand voyage.

Grand-père parlez-moi de l’Italie.

Ce pays est plein de merveilles aussi, mais c’est différent de la France. J’ai vu à Gêne la maison natale de Christophe Colomb. À Rome nous avons eu le privilège d’avoir une audience privée avec le pape Benoit XV. Le prélat qui m’a présenté a mentionné au pape que j’avais deux fils prêtres, deux en devenir et une fille religieuse. Il m’a remis la bénédiction toute particulière que tu vois accrochée dans ma chambre.

Je sais pour avoir feuilleté les documents qu’il avait rapportés de son voyage qu’il avait été très impressionné par les œuvres de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine et par son Moïse dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens. J’ai toujours trouvé que ce Moïse ressemblait à Grand-père par sa stature et sa puissance.

Après Rome le train nous a menés à Naples, Pompéi, Capri, Assise, Florence, Venise, Milan.

Qu’est-ce qui reste de Pompéi ?

Des ruines qu’on a dégagées des cendres du Vésuve. C’est terriblement triste à voir. Pompéi n’était pas seulement une ville d’agrément mais aussi de débauche. Tout y est représenté en flagrant délit : hommes et bêtes s’amusent ensemble, femmes nues dans des poses déshonorantes. En voyant ces choses l’on constate combien le peuple était rendu à la dernière limite de la corruption et des mauvaises mœurs. Rien d’étonnant que le bon Dieu ait détruit cette cité d’une façon si terrible.

(Grand-père ne se gênait pas pour donner son appréciation morale.)

Après Milan ?

Nous sommes revenus en France après avoir passé par Genève. C’est la ville du tout puissant Calvin, le père des calvinistes ou protestants de langue française. Cette ville est d’une propreté et d’un décorum admirable. J’ai acheté des souvenirs pour tous les miens et six montres suisses pour mes six garçons.

Y-a-t-il d’autres villes que vous avez visitées en France ?

Le voyage tirait à sa fin. Nous avons vu Lyon en compagnie du maire qui nous a fait lui-même visiter sa ville qui compte 800 000 âmes. J’ai rapporté un petit livre de la cathédrale avec son horloge comme il n’en existe pas ailleurs dans le monde. La ville de Lyon est plus ancienne que Paris. Savais-tu qu’elle avait été la capitale de la France pendant 400 ans, au temps où les romains étaient maîtres du monde ?

Puis, vous retournez embarquer à Liverpool ?

Avant ça, ma p’tite fille, pendant que mes compagnons retournent à Paris, moi, je me rends au Havre visiter un ami de longue date, Paul-Augustin Normand. J’en ai souvent parlé de ce personnage. Tu te souviens, c’est le fils d’un armateur français qui était venu se refaire une santé chez-nous après une longue maladie. Son père lui avait acheté plusieurs lots à Péribonka et m’avait engagé comme gérant. Paul-Augustin était devenu presqu’un frère pour moi.

Je me rends d’abord aux Entreprises Normand et m’informe si je peux voir M. Paul-Augustin Normand. C’est son frère qui me reçoit et me reconnaît tout de suite. Il m’accueille avec grande affabilité et m’apprend que son frère est très malade, mais qu’il sera heureux de me revoir. Il me prie de congédier ma voiture et met à ma disposition son auto et son chauffeur privé. À dix heures je m’amène chez M. Paul-Augustin Normand. Sa femme m’attend à la porte, on l’avait prévenue. Elle me conduit à la chambre du malade. En me voyant, il se jette dans mes bras en pleurant, me serre longuement sur lui en répétant : « Moi qui ai tant désiré vous revoir et qui ne pouvais me rendre chez vous! C’est vous qui venez! Que je suis content ! » Malgré sa faiblesse il se lève et me fait visiter sa maison, son jardin. « J’ai été assez malade, me confie-t-il, mais pour vous, je n’aurais qu’une minute à vivre et je vous l’accorderais tant je suis heureux de vous voir ». Il m’invite à dîner, mais je refuse, car je sais que son état est fragile.

Là, Grand-père ne peut retenir ses larmes. Je lui laisse en silence le temps de se remettre. Il reprend son récit.

Ce petit voyage au Havre où nous avons pu nous dire adieu reste un de mes plus beaux et plus touchants souvenirs.

Avez-vous rejoint le groupe à Paris ?

Oui, j’ai repris le jour même le train pour Paris. Le lendemain chacun est libre d’employer son temps à sa manière. Je suis retourné à Notre-Dame afin de prier pour mon ami Paul-Auguste. Puis j’ai flâné le long de la Seine et un peu partout. Je ne me lassais pas d’entendre parler le beau français de France.

Sais-tu que là-bas, une prostituée parle aussi bien qu’une maîtresse d’école?

Comment ça ?

— Laisse-moi te raconter :

Je marchais dans la rue quand je me fais accoster par une fille qui m’invite à monter chez elle.

Non merci mademoiselle, j’ai une femme à la maison.

Ah, si je comprends bien, monsieur est comme une allumette. Il ne prend que sur sa boîte …

Le lendemain, nous quittions Paris pour Bruxelles et Ostende où nous prenions le traversier qui nous menait à Douvres en Angleterre. De là Londres et Liverpool où nous embarquions sur le « Mégantic » pour Québec. Notre voyage avait duré deux mois.


Après ce long récit Grand-père ne perd pas le nord.

Veux-tu, ma p’tite-fille, réciter un chapelet avec moi? Ça me permettrait de rattraper mon retard...


(1) Grand-père avait fait la promesse de réciter dix chapelets par jour. Astucieux, il comptabilisait à son crédit les chapelets que d’autres récitaient avec lui.
(2) Grand-père de Lucien Bouchard, ancien Premier ministre du Québec

Les jumelles de Grand-père

Sur ses vieux jours Grand-père aimait surveiller les travaux des champs. Il s’assoyait sur la galerie avec les jumelles qu’il avait achetées à bord du paquebot lors de son voyage en Europe en 1921 et suivait les activités durant des heures. Il m’appelait parfois à la rescousse.

Tu as de bons yeux, dis-moi qui conduit la faucheuse là ? Est-ce ton père ou Charles-Eugène ?

Je le renseignais de mon mieux et restais près de lui car j’anticipais ses confidences.

Au-delà des lentilles ce sont des souvenirs lointains qu’il voyait et racontait à mon intention et pour son plaisir. Il savait si bien dire. Ses récits pleins d’anecdotes et de détails savoureux m’impressionnaient. Une question de ma part et il devenait intarissable.

Grand-père, avant votre fameux voyage en Europe aviez-vous voyagé ?

Bien sûr que oui, ma p’tite-fille. Quand j’ai fait mon premier déplacement à l’étranger, j’avais 22 ans. C’était dans le but de ramasser de l’argent pour m’acheter au retour une terre et fonder une famille. En fait, j’ai passé d’abord cinq ans au nord des États-Unis à effectuer des travaux forestiers. Je me suis révélé capable de diriger des hommes. Un entrepreneur à la construction du chemin de fer transcontinental canadien l’a remarqué et m’a invité à venir conduire une équipe de travailleurs dans les Rocheuses canadiennes. Avant de le suivre je suis revenu à la maison pour régler des affaires.

Êtes-vous allé finalement travailler dans les Rocheuses ?

Après un an ici, je suis reparti pour l’ouest canadien où j’ai été bien accueilli par cet entrepreneur. Il me confia la tâche de bâtir des « snow sheds », ces abris contre les avalanches au dessus de la voie ferrée. Les hommes que je dirigeais n’étaient pas des enfants de chœur, mais je me suis toujours fait respecter.

J’ai appris longtemps plus tard que Grand-père avait passé quatre ans dans l’ouest. En 1887, il revenait avec une petite fortune. On le payait plus souvent en or qu’en papier-monnaie. On m’a raconté que lors de son retour il portait sous ses vêtements dans une ceinture de cuir deux livres et demie d’or non monnayé. Il reprit à Kouchepegane la gouverne de sa terre libre d’hypothèque. Il se maria à Ariane Ouellet, une femme exquise et instruite, fille ainée d’Elzéar Ouellet, premier instituteur du Lac Saint-Jean. Ils eurent six enfant et en adoptèrent une septième. Mon père Raoul est le troisième de la famille.

Un jour, lors d’une de ces conversations que j’aimais tant partager avec mon aïeul, je lui demandai :

Est-ce vrai, Grand-père, que la résidence du lieutenant-gouverneur à Spencer Wood(1) à Québec a été construite avec du bois d’orme de Kouchepegane ?

Pas toute la bâtisse, mais la structure qui nécessitait des pièces de bois de grande taille. Nos ormes étaient renommés pour leur qualité.

Comment alliez-vous porter ce bois si loin ?

Par le chemin de fer. Le train ne se rendait pas encore à Métabetchouan à l’époque. La gare la plus proche était à Chambord. On l’a fait flotter sur le lac jusque là puis envoyer par train à Québec. C’était en 1888. Le chemin de fer entre Roberval et Québec venait tout juste d’être terminé.

J’aimais ces conversations avec Grand-père. J’avais entre 12 et 15 ans. Par ses yeux je découvrais le monde.

Précieuses jumelles! Je les conserve toujours car Grand-père me les a léguées en héritage. Cet objet me parle de lui, de son cheminement qu’il savait si bien me faire voir à travers les lentilles de sa mémoire.

(1) Devenu par la suite Bois de Coulonge

mardi 13 mars 2012

Taverne

Il est tard. Claude n’est pas encore rentré du bureau.

Lequel d’entre vous aurait la gentillesse d’aller avertir votre père que le souper est prêt depuis longtemps ?

Où est-il ?

— À sa «taverne» habituelle…

Yves enfourche sa bicyclette et file à toute vitesse. Un quart d’heure plus tard, il revient un sac à la main en compagnie de son père.

Tu avais raison, maman. Papa était à la librairie. Regarde ce qu’il m’a acheté : le nouveau Tintin !

Je pense que demain mes trois autres petits se porteront volontaires à la recherche du papa bouquineur impénitent.

Journée internationale de la femme

Aujourd’hui 8 mars 2012, Journée internationale de la femme.

Me revient en mémoire la journée du 8 mars 2008 vécue en Argentine.

À notre arrivée au village de Purmamarca dans les basses Andes un rassemblement attire notre attention. Des musiciens et des danseuses donnent un spectacle sur la place. Nous admirons la grâce des danseuses, la couleur locale de la musique andine. C’est l’expression de la fierté de ce peuple. Nous réalisons que c’est aujourd’hui la journée internationale de la femme lorsque la présidente de la fête, vêtue de son costume traditionnel très coloré et de son chapeau melon andin, prend la parole. Notre guide nous traduit ses propos. Elle parle de l’évolution de la femme amérindienne, de son émancipation et de ses aspirations… Femme, je me sentais solidaire avec elle.

Après le spectacle, notre guide Joan nous amène dîner dans un restaurant qui ressemble à la maison longue de nos amérindiens de l’Amérique du nord. Mets savoureux faits de produits locaux. Des musiciens de formation classique jouent sur des instruments d’origine andine, incluant le plus connu, la flûte des Andes.

La fête continue. J’entre dans la danse partageant l’allégresse et la joie de vivre avec mes semblables du bout du monde.

mardi 6 mars 2012

Imagination

Pour la grand-mère que je suis, choisir un jouet dans une boutique spécialisée aujourd’hui est un véritable casse-tête. Aux jouets traditionnels se sont ajoutés tant de gadgets statiques, mécaniques, électriques, électroniques, informatiques et autres que j’en ai le vertige. Je m’y perds et m’interroge.

Avec quoi jouions-nous autrefois?

C’était plus simple. Peu de jouets, plus d’imagination.

Envie d’une balançoire? Un pieux plat placé transversalement sur la clôture de cèdre faisait l’affaire. Des bateaux en papier sur le ruisseau nous amenaient sur des mers lointaines. Créer allait de soi.

Il y avait bien sûr les classiques comme jouer à la madame, à l’école, à la cachette, à l’ours, à la biche, sans oublier les jeux de cartes, de billes, de dames, de parchésie, de serpents et échelles, de monopoly.

Les saisons favorisaient l’imagination.

L’hiver nous construisions des forts et des tunnels dans les hautes falaises de neige autour de la maison. Certaines années ces constructions devenaient de véritables habitacles munis de toits, de fenêtres et de mobiliers en neige pressée.

En été, à l’époque des foins, mes sœurs et moi avions inventé un jeu de devinette autour de la faucheuse. Cette machine était munie de nombreux clapets (que nous appelions petites portes) qui fermaient l’accès à des engrenages.

Une meneuse cachait un caillou sous une porte et les autres devaient deviner où il se trouvait. La joueuse gagnante méritait l’honneur de devenir meneuse à son tour et de s’asseoir sur le siège du conducteur.

Tout compte fait, il n’était pas nécessaire d’avoir une abondance de jouets pour s’amuser. Il s’agissait d’avoir de l’imagination.

samedi 3 mars 2012

Intermède

Grisaille de février.
Hiver interminable et froid.
S’envoler un temps vers d’autres cieux.
Destination : République dominicaine.


Mer émeraude bordée de cocotiers.
Voûte céleste sans nuage.
Sable fin, soleil chaud.
Faire le plein de vitamines.

Lire à l’ombre des palmiers,
près de la longue piscine
serpentant dans un jardin fleuri.
Dany Laferrière m’accompagne.

Des naïades sans âge
glissent silencieusement
se laissant emporter
par l’onde et le plaisir.

Marcher pieds nus sur la plage.
Jouir de la chaleur du temps.
Accueillir la douceur de la vague.
Poursuivre inlassablement.

Repas sains et variés.
Cuisine française, italienne,
asiatique, américaine.
Fruits exotiques à satiété.

Agora cerclée de colonnes ioniques
habillées de lumière.
Féérie nocturne.
Place au spectacle.

Voûte céleste étoilée.
Enveloppante chaleur d’éternel été.
D’élégantes jeunes filles
offrent sourires et consommations.

Demain, retour au pays.
Endosser le manteau nordique.
Retrouver notre hiver frisquet au dehors,
mais chaud et plein de vie en dedans.

Intermède bénéfique.
Énergie renouvelée.
Le jeune homme est content
La madame aussi !